Un récent article de Bérard et coll.1 paru dans le Journal de l’Association médicale canadienne a une fois de plus mis en évidence que les cliniciens doivent faire preuve de prudence et envisager attentivement d’autres préparations antifongiques avant de prescrire ou de recommander l’utilisation du fluconazole pendant la grossesse. Cette étude, réalisée auprès d’une grande cohorte canadienne de plus de trois cent mille grossesses, prouve qu’il y a, à l’instar d'autres articles parus à ce sujet, un lien entre l’utilisation de fluconazole par voie orale et des résultats indésirables de grossesse. Plus particulièrement, les données indiquent que l’utilisation d’une petite dose de fluconazole (<150 mg) et celle d’une dose élevée de fluconazole (>150mg) ont été associées à un risque élevé d’avortement spontané (RCC 2,23; IC à 95 % : 1,96-2,54 et RCC 3,20; IC à 95 % : 2,73-3,75, respectivement).
En raison des préoccupations continues pour la sécurité, le Comité des maladies infectieuses de la SOGC recommande d’éviter lorsque possible de prendre du fluconazole pendant la grossesse. La première option de traitement recommandée contre la candidose vulvovaginale pendant la grossesse demeure les azoles topiques. Il n’est pas recommandé de poser soi-même le diagnostic de candidose vulvovaginale sur sa propre personne et de la traiter comme telle, car il peut être utile que les cliniciens rappellent aux femmes enceintes et à celles qui pourraient le devenir que le traitement oral de cette infection au moyen du fluconazole comporte des risques.
1BÉRARD, A., ODILE, S., ZHAO, J.-P., GORGUI, J., BERNATSHY, S., Soares, C., Abrahamowicz, M., « Associations between low- and high-dose oral fluconazole and pregnancy outcomes: 3 nested case-control studies », CMAJ, 2018, vol. 191, no 7, p. E179-E187.